Le numéro 41 des Cahiers antispécistes (mai 2018) a pour unique composante le livre d’Estiva Reus intitulé Éliminer les animaux pour leur bien : promenade chez les réducteurs de la souffrance dans la nature. On trouvera ci-après un résumé de cet ouvrage. Sur le site de la revue, on peut lire les différentes composantes du livre en ligne, ou télécharger l’intégralité du volume aux formats pdf ou epub.
Ce livre porte sur le mouvement RWAS (Reducing Wild-Animal Suffering) : un courant de pensée qui s’emploie à mettre en évidence l’importance des maux qui affectent les bêtes dans la nature, et qui appelle à chercher les moyens de réduire la souffrance des animaux sauvages.
Le chapitre 1 montre comment le thème « la nature est cruelle » a très largement dépassé chez les RWAS le constat que la souffrance et la mort sont souvent présentes dans la vie sauvage, pour évoluer vers un descriptif totalement catastrophique de l’étendue et de la profondeur du mal dans la nature.
Les chapitres 2 et 3 traitent de l’humanité, qui est l’agent désigné comme devant mener à bien la tâche d’amendement de la nature. Il apparaît que la pensée RWAS est fortement dépendante d’une conception classique de l’excellence humaine, tandis que le reste des animaux n’est caractérisé que par son impuissance et sa vulnérabilité.
Le chapitre 4 traite du rapport qu’entretient le courant RWAS avec le mouvement de libération animale. Nombre d’auteurs RWAS sont fortement impliqués dans le mouvement des droits des animaux. Pourtant, il y a doute sur la compatibilité entre la perspective RWAS et des revendications majeures du mouvement de libération animale.
Le chapitre 5 explique que les auteurs RWAS ont posé le problème de la souffrance dans la nature dans des termes tels que le remède est, logiquement, d’éliminer les animaux sauvages, soit l’immense majorité des animaux, même si ce n’est explicite que chez quelques auteurs.
Le chapitre 6 évoque la position d’un opposant à la pensée RWAS, Martin Balluch, et soutient que, de part et d’autre, on se montre plus affirmatif sur la connaissance des faits, ou sur la portée des principes, qu’on n’a les moyens de le faire.
Au total, cette exploration de la pensée RWAS invite à se garder de n’y voir que le constat évident que les animaux sauvages connaissent des malheurs d’origine non humaine, assorti d’un appel et vague et consensuel à vouloir leur bien. C’est sur la base des caractères plus précis que présente cette pensée qu’il appartient à chacun de se positionner à son égard.