Le mouvement contemporain pour l'égalité animale a aujourd'hui plus de quarante ans. Sur quels fondements éthiques a-t-il été bâti ? Les deux premiers articles de ce numéro en rappellent quelques axes majeurs.
David Furrer explique comment la question du « périmètre » a été analysée pour aboutir à la conclusion que le cercle de la considération morale devait englober tous les êtres doués de sentience : la restriction de l'ensemble des patients moraux aux seuls membres de l'espèce humaine ne peut en effet recevoir aucune justification cohérente.
Estiva Reus revient quant à elle sur une des partitions de l'éthique animale moderne : celle qui oppose théories des droits et approches utilitaristes. Cette partition affecte-t-elle vraiment la marche du mouvement de libération animale ?
La question du rapport des humains aux autres vivants est présente dans la pensée de tous les continents et à toutes les époques.
Jean Nakos nous invite à découvrir une doctrine millénaire de la non-violence : le jaïnisme. Se pourrait-il qu'elle devienne une source capable d'alimenter l'évolution du monde actuel vers une attitude plus respectueuse de la vie animale et plus écologique ?
Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, à travers un examen des écrits de Sade, montre comment un représentant de la pensée matérialiste athée du XVIIIe siècle affirme sans détour que l'homme n'est qu'un animal. Cela le conduit-il à condamner les crimes envers les bêtes ou bien à légitimer ceux commis envers les hommes ?