En France, en 1992, ont été abattus, selon le Ministère de l'Agriculture :
Gros bovins | 4 545 000 | ||
Veaux | 2 305 300 | ||
Porcins | 21 431 100 | ||
Ovins-Caprins | 7 639 700 | ||
Équidés | 44 100 | ||
Sous-total | 35 965 200 | ||
Volailles (Gallus) | 776 262 900 | ||
Pigeons | 2 827 500 | ||
Cailles | 49 557 200 | ||
Lapins | 43 278 600 | ||
Chevreaux | 791 800 | ||
Canards | 39 016 100 | ||
Dindes | 92 368 300 | ||
Pintades | 35 745 600 | ||
Oies | 365 600 | ||
Faisans | 92 100 | ||
Sous-total | 1 040 305 700 | ||
Total | 1 076 270 900 |
Ces chiffres d'abattage ne comptabilisent pas les poissons. Ils ne tiennent sans doute pas compte non plus des animaux morts de maladie ou de stress pendant l'élevage et le transport, donc avant l'abattage, et des poussins mâles des races pondeuses, qu'on tue à la naissance. Charles Notin, qui nous a communiqué ces données, pense que les oies destinées au foie gras sont peut-être omises aussi. Enfin, en raison des importations et exportations, ces chiffres ne sont pas exactement ceux de la consommation française. Ils donnent sans doute cependant un ordre d'idée.
Les victimes les plus nombreuses sont les volailles. Souvent les arguments diététiques mis en avant pour prôner le végétarisme n'ont d'autre effet que de pousser les gens vers les viandes moins riches en graisses saturées comme la chair des oiseaux et des poissons. Ainsi les arguments contre la viande qui ne remettent pas en cause le spécisme peuvent-ils tendre directement à augmenter la somme de souffrance. C'est le résultat qui compte, disent parfois ceux qui pensent pouvoir plus facilement convaincre les gens d'abandonner la viande en faisant appel à leur « égoïsme » ; en l'occurrence, non seulement à notre avis les arguments de cette sorte ne sont-ils pas les plus efficaces pour convaincre, mais en plus, la conviction qui en résulte peut aller à l'encontre du but pratique recherché. Il en est de même des arguments basés uniquement sur les sentiments. Brigitte Bardot appelant les gens à cesser de manger la viande... de cheval, c'est peut-être quelques chevaux de sauvés, mais combien de poulets de plus de tués ?
Il ressort du tableau qu'un humain moyen en France consomme une vingtaine d'animaux par an, sans compter les poissons. Un végétarien de plus, c'est, en moyenne, autant d'animaux de moins d'élevés et abattus.
Il serait intéressant d'avoir aussi le nombre d'animaux, non plus abattus par an, mais vivant à un instant donné. Par exemple, s'il y a 700 millions de poulets « de chair » abattus chaque année, et qu'ils sont tués à l'âge de sept semaines (P. Singer, La Libération animale, p. 165), soit environ 1/7 année, cela implique qu'il y a en moyenne 100 millions vivant à un instant donné ; c'est-à-dire, encore, à chaque instant, près de deux poulets au service de chaque humain.