Dans notre vie de militants antispécistes, nombreuses sont les occasions de se dire qu'il est ardu de convaincre les gens, ne serait-ce que de rendre végétarienne sa meilleure amie.
C'est pour montrer que l'on peut aussi adhérer aux idées antispécistes « sans faire de détours » et rapidement vouloir les mettre en application dans la vie de tous les jours que j'ai décidé d'écrire ces quelques lignes. Avis aux pessimistes, ne perdez pas espoir de faire changer un-e spéciste. Nous l'avons tous-tes été...
Il y a maintenant plus de sept ans, j'ai rencontré Laurent qui était déjà végétarien et antispéciste depuis trois ans. Cela m'a sans doute étonnée au début, je l'ai peut-être trouvé un peu bizarre, même si je ne m'en souviens plus aujourd'hui. Les discussions sur les animaux non-humainEs et leur statut dans notre société occupèrent une grande partie de nos conversations. Il ne m'a pas demandé de devenir végétarienne, il n'en a pas eu besoin. Le raisonnement antispéciste qu'il m'exposait jour après jour était si logique que je ne trouvais rien à lui opposer ou que si je lui opposais quoi que ce soit, je savais à l'avance que mes arguments, ceux du reste de notre société, ne tiendraient pas longtemps debout. Tout m'a semblé évident. Sauf les raisons qui poussent les humain-es à manger les animaux : « Mais oui, ils-elles sont sensibles... Pourquoi leur faisons nous cela ? ... Je m'attache dans la vie de tous les jours à ne pas blesser les personnes que je cotoie, voire à leur faire plaisir ... C'est ce que l'on m'a appris à faire, alors pourquoi diable fait-on cela aux animaux ? ...
A l'époque, j'habitais encore chez mes parents et cela ne fut pas facile de leur dire que je ne voulais plus manger ni viande, ni poisson. Mon père a travaillé toute sa vie comme représentant d'un laboratoire pharmaceutique et était bien placé pour savoir ce qui était bon pour la santé de sa fille : « Il faut manger un peu de tout, de tout un peu ! » Il était sûrement inquiet mais, pour une fois, j'étais sûre de moi et je n'ai pas lâché le morceau... de steak de seitan !
Depuis, Laurent, Joana, et Poppy (deux joli-es minounettes nourri-es au Vegecat) et moi-même avons milité pour les animaux avec des hauts et des bas selon notre courage et notre humeur. Nous ne perdons pas une occasion de dire que nous sommes végétariens pour les animaux, nous le montrons avec nos tee-shirts, des badges ou des autocollants, nous commandons des repas végétaliens lorsque nous prennons l'avion (il suffit de le dire quand on réserve les billets) ou lorsque nous sommes invité-es à des repas (repas de famille, travail...), nous « véganisons » des repas de famille en les préparant nous même (repas d'anniversaire de mon père l'an dernier, 14 personnes, nous avions préparé les entrées et plat principal végétaliens tandis que mes soeurs s'étaient chargées des fromages et desserts), nous avons fait quelques collages d'affiche, nous faisons des tables de presse de temps en temps sur le marché, nous avons fondé une association locale (voir la présentation de l'Association Végétarienne du Plessis-Trévise dans ce même numéro) et... nous nous régalons de produits végétaux, notamment de Cheezly, fromage végétal anglais et de mayonnaise sans oeufs... humm tout un programme de ne pas exploiter les animaux !
Salutations vegane,
Anne, Le Plessis-Trévise.
Pour des supers photos de Joana et Poppy, deux chats qui pensent être la réincarnation de Pythagore et Mary Shelley, allez faire un tour sur le site de Veg' et Chat : http://vegechat.online.fr/
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