À propos du Philosophe et ses Animaux de Jean-Yves Goffi
Les animaux (non humains) ont-il des droits ? Ont-il une valeur intrinsèque ? Comment devrions-nous les traiter ? Avons nous des obligations envers eux ? Telles sont les questions que J.Y. Goffi se propose d'explorer « en philosophe [*] » (p. 21). Son livre présente les principaux auteurs ou écoles qui se sont prononcés sur le statut éthique de l'animal. Ils se divisent en deux grandes familles :
1. Ceux pour qui l'animal ne mérite en lui-même aucune considération morale. C'est l'opinion, à de rares exceptions près, des théologiens chrétiens comme Saint Augustin ou Saint Thomas d'Aquin. C'est également la position de Kant [1]. À la différence de l'homme, les animaux n'ont pas été créés à l'image de Dieu, ou ne sont pas doués de raison, ou encore ne sont pas des êtres de liberté. Le fait qu'ils ne soient pas des agents moraux suffit à les exclure de la sphère des êtres envers qui nous avons des devoirs. Il existe pourtant des limites à l'usage que nous pouvons en faire, mais elles ne doivent rien à la prise en compte de leurs besoins ou aspirations. Il s'agit d'obligations indirectes : il ne faut pas infliger aux animaux des traitements qui pourraient exprimer (ou inciter à) un manque de respect envers l'humanité ou la création divine.
2. Ceux pour qui le bien-être des animaux a une importance en lui-même, et donc pour qui nous (les agents moraux) avons des obligations directes envers eux. Les défenseurs les plus éminents de ce point de vue sont P. Singer et T. Regan [2]. Ils ont en commun de considérer que « la sensibilité marque la frontière de la prise en considération morale [3] » (Goffi, p. 213). Néanmoins, ils s'inscrivent dans des courants philosophiques distincts. Singer se réclame de l'utilitarisme, alors que Regan y est hostile. Regan fait grand cas de la notion de droit, alors que Singer estime pouvoir s'en passer. Ces oppositions ne relèvent pas de la seule spéculation intellectuelle. Si les deux auteurs se rejoignent le plus souvent dans leurs conclusions pratiques, notamment pour préconiser le végétarisme, quelques divergences apparaissent dans d'autres domaines. Ainsi Regan est-il totalement opposé à la vivisection, alors que la position de Singer paraît plus nuancée [4].
Quelques références théoriques sont indispensables pour éclairer un sujet d'éthique appliquée. D'où la présence dans le texte de J.Y. Goffi d'un certain nombre de développements annexes, parfois fort conséquents. Ainsi discute-t-il longuement la notion de droit moral, ou s'emploie-t-il à préciser ce que les uns et les autres entendent par « avoir un intérêt ». Il s'attache aussi à définir dans leurs grandes lignes les écoles qui s'opposent en matière de philosophie morale, tantôt au niveau le plus général (théories conséquentialistes contre théories déontologiques), tantôt dans des domaines plus précis. Par exemple, la présentation du courant de la libération animale est précédée d'un rappel sur l'utilitarisme, et d'un exposé du prescriptivisme de J.M. Hare, l'un des maîtres de P. Singer. Certains aspects de ces développements paraîtront ardus au profane. Je ne veux pas dire par là que ce livre soit totalement hermétique. Au contraire, tout lecteur suffisamment attentif peut en saisir l'essentiel. Sans doute quelques points auraient-ils pu être abordés de façon plus accessible pour un public non spécialisé. Mais après tout, l'auteur est seul juge du degré de technicité nécessaire à son propos. Au demeurant, une plongée dans les méandres de la philosophie peut s'avérer salutaire pour qui aurait encore l'illusion qu'il est facile de justifier ses intuitions premières. Un bon exemple a contrario est donné par la façon dont Singer se débat avec la question « Est-il mal de tuer sans faire souffrir ? » (J.Y. Goffi, p. 167 à 184), élaborant des réponses successives dont aucune ne paraît sans faille [5].
Pour finir, signalons au lecteur potentiel du Philosophe et ses animaux qu'il ne s'agit pas d'un livre militant, ni même d'un livre destiné à étayer une thèse quelconque. J.Y. Goffi est pour ainsi dire absent de son texte. Il nous livre un catalogue des différentes pensées disponibles sur le statut de l'animal, sans donner son point de vue sur chacune, hormis quelque réflexions ponctuelles [6]. Ce constat n'implique de ma part aucun jugement péjoratif. Compte-tenu du nombre de références citées, et du souci de présenter les traits principaux de chacune, on comprend que l'auteur ait estimé que la matière était suffisante pour un livre, sans y ajouter une thèse de son cru. Une fois l'ouvrage refermé, il appartient au lecteur de réfléchir et de se documenter par lui-même, afin de se forger une opinion : peser les arguments de chacun, apprécier leur cohérence interne, juger de leur pertinence par rapport à la question posée, etc. Même si cet idéal est difficilement accessible, on peut au moins s'en approcher en évitant les solutions de facilité. Partant du constat qu'il existe des auteurs prêts à défendre toutes les positions imaginables, il est en effet tentant de conclure que tout se vaut, et que le mieux est de ne rien penser. (Puisque des philosophes compétents ne parviennent pas à s'entendre sur ce qui est vrai ou juste, comment le non initié pourrait-il espérer atteindre la vérité ?) Solution de facilité, car ne rien décider c'est décider encore, puisqu'on choisit de laisser faire ceux qui ont su se déterminer. La diversité des thèses présentées risque aussi de déclencher un réflexe consumériste : choisir au rayon philosophie le produit qui nous convient le mieux, simplement parce qu'il fournit un alibi intellectuel à nos convictions irraisonnées. Dans les deux cas, le résultat serait identique : avec ou sans philosophie, le monde reste tel qu'il est.
Mais est-il totalement exact que J.Y. Goffi garde le silence sur son opinion personnelle ? Je ne saurais répondre avec certitude. En effet, la conclusion du livre pourrait passer pour une prise de position de l'auteur. Mais, si elle devait être comprise ainsi, elle serait d'une fadeur affligeante. Après avoir rapidement écarté une « peu concevable politique de pacification de la nature » (p. 274), il écrit à propos des animaux domestiques (p. 275) :
(...) si l'on tient vraiment à employer le langage des droits, on pourrait reconnaître qu'il n'est pas totalement absurde de leur reconnaître certains titres.
Si prudente soit-elle, cette phrase a bien un contenu. Car un titre au sens de Hohfeld (1919) a été défini au chapitre premier comme un droit assorti d'une obligation. Dire que les animaux ont des titres signifie que les humains ont des devoirs envers eux. J.Y. Goffi revient alors sur deux thèmes : l'élevage et la vivisection. On s'attend à apprendre si oui ou non les humains en général doivent (impératif moral) renoncer à ces pratiques. Or, il n'en est rien. L'auteur règle en trois lignes la question de l'élevage (p. 276) :
Maintenant, qui considère que le sort fait à [l'animal élevé selon les critères de la zootechnie industrielle] est indigne, peut toujours, comme nous l'avons déjà observé, adopter un régime végétarien.
On croyait parler du juste et de l'injuste, nous voici en train de bavarder des goûts et des couleurs, dont chacun sait qu'ils sont affaire personnelle. Vous n'aimez pas les rillettes ? Vous êtes libres de ne pas en acheter. Tout est pour le mieux. Vous détestez le chlore dans l'eau du robinet et vous êtes obligé de le subir ? Le monde est mal fait. Or, c'est précisément le problème que soulève la vivisection. L'expérimentation animale est pratiquement obligatoire dans certains domaines si bien que, quelles que soient vos convictions, vous pouvez difficilement échapper aux produits testés sur le vivant. Et voilà comment la question des droits des animaux est escamotée au profit de vagues considérations sur le libre choix du consommateur. L'arsenal théorique déployé au cours des chapitres précédents était-il nécessaire pour parvenir à un résultat aussi négligeable ?
Il est vrai que sur le thème de l'expérimentation animale, l'auteur apporte des réflexions complémentaires, mais de nature impersonnelle. D'une part, il nous apprend ce que divers philosophes ont pu écrire sur la difficile question : « Comment concilier l'éthique de la connaissance et l'éthique de l'innocence lorsqu'il est question des animaux ? » (p. 278). D'autre part, il rappelle quelques faits récents : une directive de la CEE (1986) précisant que les expériences sur les animaux sont licites « à condition qu'elles revêtent un caractère de nécessité », ou encore la mise au point de la méthode FDP qui permet d'effectuer des tests de toxicologie en empoisonnant moins d'animaux que la méthode LD50 [7], ce qui lui « semble l'exemple typique d'une situation où les abus engendrés par la mise en oeuvre d'une technique peuvent être corrigés par la mise en oeuvre d'une technique plus fine. » (p. 285). S'il s'agit de dire qu'à résultat égal, il vaut mieux tuer moins que plus, l'observation est triviale. Certes, on ne peut que se réjouir de cette évolution, mais la question de savoir où s'arrêtent les abus reste ouverte. Suffit-il ou non pour justifier une expérience servant un intérêt humain [8] de vérifier qu'elle économise au maximum les vies animales ?
On relève sur le même sujet une étonnante critique adressée à Singer, lequel suggère qu'une expérience sur l'animal est justifiable si elle est tellement importante qu'une expérience menée sur un être humain affecté de graves lésions cérébrales serait également justifiable (p. 286) :
(...) le critère de P. Singer révèle ici une assez choquante ignorance de la réalité de l'expérimentation. Par exemple, si l'on utilise une telle proportion de rats et de souris dans les expériences portant sur l'animal, c'est parce que l'on a affaire à des souches génétiquement très homogènes, que ces espèces sont extrêmement fertiles mais d'une faible longévité, et que la taille des individus n'est pas excessive. Dans les études où ces animaux sont employés, on peut contrôler beaucoup plus facilement toutes sortes de variables (âge, constitution génétique, etc.) que si l'on avait affaire à des sujets humains. On est donc ici en présence d'un argument non espéciste pour expérimenter plutôt sur des rats albinos que sur des humains victimes de graves lésions cérébrales.
Sans être biologiste, je soupçonne fortement la présence d'un faux-fuyant : éluder une question éthique en la déguisant en problème technique. Il est difficile de croire en effet que les greffes, vaccins, radiations, médicaments, cosmétiques et autres produits chimiques ne sont jamais testés sur les humains, à qui ils sont destinés, uniquement parce que les résultats obtenus sont plus fiables quand on emploie des rats. Grâce à la sélection génétique, la souris serait-elle devenue un meilleur modèle de l'homme que l'homme lui-même ?
Que l'on apprécie ou non la conclusion de l'ouvrage, il serait injuste de n'en retenir que les treize dernières pages. Rendre compte de l'imposante littérature contemporaine (surtout anglo-saxonne) relative au statut éthique de l'animal constitue un programme ambitieux, que J.Y. Goffi remplit honorablement [9]. Son livre constitue, à ma connaissance, le recueil le plus systématique des idées ayant cours en ce domaine qui soit actuellement disponible en langue française. Il contribue à faire savoir qu'un débat philosophique existe, là où la plupart des gens ne voient encore que réactions sentimentales et querelles passionnelles. C'est déjà quelque chose.
[*] Jean-Yves Goffi, Le Philosophe et ses Animaux, éd. Jacqueline Chambon, 1994, 170F.
[1] La liste n'est pas exhaustive. J.Y. Goffi évoque également des auteurs contemporains. Deux exemples parmi d'autres :
- J. Rawls, un lointain disciple de Kant, pour qui seuls les agents doués d'une capacité morale ont droit à une justice égale. Ceci dit, sa Théorie de la justice (traduit au Seuil en 1987) n'a pas pour sujet central le statut de l'animal.
- R.G. Frey (1980), un utilitariste, qui tente par une argumentation sinueuse de prouver que les animaux n'ont pas d'intérêts parce qu'ils n'ont pas de croyances (premier saut périlleux), et qu'ils n'ont pas de croyances parce qu'ils n'ont pas de langage (second saut périlleux). On trouvera dans le numéro 8 des Cahiers Antispécistes (p. 51) un résumé de la critique adressée à cette thèse par T. Regan.
[2] Là encore, J.Y. Goffi ne se borne pas aux thèses de ces deux auteurs. En particulier, il nous apprend que L. Nelson, un kantien qui a vécu de 1882 à 1927, soutenait déjà que la considération morale devait s'étendre à tous ceux qui ont « la faculté d'attribuer une valeur positive ou négative aux choses », et non pas se limiter aux seuls êtres rationnels :
« Sous la loi morale, tous les êtres qui ont des intérêts sont des sujets de droit, tandis que tous ceux qui, en outre, sont également capables de comprendre les exigences du devoir, sont des sujets d'obligations. » (Cité par Goffi p. 91)
[3] Singer érige ce critère en principe fondamental de l'éthique : « Si un être souffre, il ne peut y avoir aucune justification morale pour refuser de prendre en considération cette souffrance » (La libération animale, Grasset 1990, p. 39). Chez Regan, les choses sont moins claires. Goffi précise que dans son cas, la frontière ne vaut que « si l'on interprète de façon non restrictive la notion de valeur inhérente ». En effet, celle-ci est souvent définie de façon plus étroite. Seuls les « sujets d'une vie » sont incontestablement dotés d'une valeur inhérente. Or, pour être sujet d'une vie, il ne suffit pas de ressentir le plaisir et la douleur. D'autres compétences sont requises : être doué de mémoire, avoir des croyances et des désirs, avoir le sens du futur (y compris de son propre futur), avoir une identité psychologique à travers le temps (The Case for Animal Rights, Routledge 1984, p. 243). C'est pourquoi par « animaux », Regan désigne en priorité les mammifères âgés d'un an et plus, tout en préconisant la prudence : nos connaissances sont insuffisantes pour affirmer que d'autres êtres ne possèdent pas ces mêmes compétences. Par ailleurs, il souligne que les qualités énumérées plus haut sont suffisantes pour être un sujet moral, sans être forcément nécessaires. Simplement, il est plus difficile de se prononcer en ce qui concerne les animaux qui ne les possèdent pas (ibid. p. 246). Dans le doute, il conseille de se comporter comme si tous les animaux avaient des droits. Il prend clairement position contre l'élevage et la consommation de non-mammifères (ibid. p. 349), et contre leur utilisation comme matériel de laboratoire (ibid. p. 393). En pratique, il semble donc bien que la sensibilité constitue le critère décisif aussi bien chez Regan que chez Singer.
[4] Il me semble en outre que les deux écoles ne conduisent pas nécessairement à une position identique sur l'opportunité d'une pacification de la nature, c'est à dire sur la question suivante : Si nous en avions la capacité technique, devrions nous nous préoccuper de soulager la souffrance des animaux, même quand elle ne découle pas de nos comportements envers eux ? Devrions-nous faire en sorte que les lions se nourrissent autrement qu'en tuant des gazelles ? T. Regan répond clairement par la négative (The Case for Animal Rights, p. 357). Ceci découle de sa théorie des droits. Pour lui, un droit (claim) n'existe que si l'on trouve corrélativement une obligation. Or, seuls les agents moraux ont des obligations. Dire « Paul a droit à x » n'a de sens que si Pierre (un agent moral) a l'obligation d'assurer x à Paul. Le devoir de justice impose aux agents moraux de respecter la valeur inhérente des êtres sensibles (ou au moins celle des « sujets d'une vie »), c'est à dire de ne pas leur causer de tort. Pour un agent moral particulier, disons Adèle, cela implique deux sortes de devoirs :
- Adèle ne doit pas causer elle-même de tort aux êtres sensibles ;
- Adèle doit aider les êtres sensibles à faire valoir leurs droits lorsque ceux-ci sont violés par d'autres agents moraux (ibid. p. 282-283).
Si la sphère du devoir est vaste, elle n'est pas illimitée. Nous pouvons être justes sans remédier à tous les malheurs du monde. En particulier, « personne ne peut raisonnablement se plaindre que la nature viole ses droits. (...) La nature n'a pas de devoirs ; seuls les agents moraux en ont. » (ibid. p. 272) La théorie des droits permet donc de distinguer parmi les actes « bons » ceux qui sont obligatoires de ceux qui sont surérogatoires (facultatifs). La morale n'impose pas de soulager les maux provoqués par la nature (maladie, prédation...).
Cette distinction entre obligatoire et surérogatoire s'intègre difficilement dans une pensée utilitariste. Une conduite morale vise à assurer le plus grand bonheur possible au plus grand nombre, pour reprendre la maxime de J. Bentham. Il n'est pas évident, suivant ce principe, que nous devions être plus empressés à remédier au malheur si on peut l'imputer à un coupable (un agent moral irrespectueux des droits d'autrui) que s'il résulte de la marche ordinaire de la nature. Précisons toutefois que j'ignore la position de P. Singer sur ce point. Et je ne suis pas assez experte pour garantir que la différence que je devine entre l'optique de l'utilité et l'optique des droits en la matière traduise correctement la teneur des deux courants de pensée.
[5] On trouvera dans le numéro 9 des Cahiers Antispécistes (p. 32 à 43) un article sur le même sujet. Karin Karcher y compare les positions de P. Singer et de T. Regan à propos de l'acte de tuer.
[6] Alors que Le philosophe et ses animaux est exclusivement diffusé en France, ce catalogue, par ailleurs très complet, comporte une curieuse lacune : il ne signale pas au lecteur l'existence d'écrits théoriques et militants en faveur de l'égalité animale émanant d'auteurs francophones. Ce parti-pris se manifeste par une inutile coquetterie de langage. Dans une note p. 162, l'auteur décide de traduire le vocable anglais « speciesism » par « espécisme », pour de toubonesques raisons de pureté de la langue : « étant donné qu'il n'existe pas en français de mot "spèce", nous préférons adopter le terme "espécisme" ». La chose serait sans importance si elle ne revenait pas à passer sous silence l'existence d'un usage établi en faveur du vocable « spécisme », occultant par là même les réflexions des initiateurs de cet usage.
[7] Sur le test LD50, on peut se reporter à l'encadré de David Olivier, Cahiers antispécistes n°2, p. 22.
[8] Goffi parle plus volontiers des bénéfices tirés de l'expérimentation par les humains et par les animaux (p. 277 et 281), invoquant le fait que certains des résultats acquis ont une application vétérinaire. Il me paraît peu honnête de mettre les deux choses sur le même plan, dans la mesure où la recherche biomédicale a rarement pour objectif principal le bien-être des animaux. Il est vrai qu'il y a des cliniques pour les chiens et les chats (pas pour les souris, malgré leur lourde contribution à la recherche scientifique...), mais l'essentiel de la recherche vétérinaire s'applique à accroître la résistance, la croissance, ou la productivité des animaux destinés à l'alimentation humaine. Au demeurant, cela ne change pas grand chose au problème éthique. Quand on se demande s'il est légitime de prendre la vie d'un cobaye pour améliorer d'autres vies, pourquoi la réponse serait-elle plus facilement positive si parmi les bénéficiaires figuraient quelques cobayes ? À la différence des humains, les cobayes seraient-ils follement désireux de se sacrifier pour la santé de leurs congénères ?
[9] Encore que je ne sois pas la personne la plus qualifiée pour en juger, n'ayant parcouru moi-même qu'une infime partie des textes qu'il cite.