Cette affiche, initiative des Cahiers antispécistes, a été imprimée début 1993 en 12 000 exemplaires, et diffusée dans toute la France. Les polémiques qu’elle a soulevées au sein des milieux radicaux ont suscité une réponse publiée dans le numéro 6 des Cahiers.
Ceux qui s'opposèrent à l'esclavage au XIXe siècle...
sont ceux qui cessent de manger de la viande aujourd'hui.
Pour que le XXIe siècle soit celui de la libération animale.
Le jour viendra peut-être où le reste de la création animale acquerra ces droits qui n'auraient jamais pu être refusés à ses membres autrement que par la main de la tyrannie. Les Français ont déjà découvert que la noirceur de la peau n'est en rien une raison pour qu'un être humain soit abandonné sans recours au caprice d'un bourreau. On reconnaîtra peut-être un jour que le nombre de pattes, la pilosité de la peau, ou la façon dont se termine le sacrum sont des raisons également insuffisantes pour abandonner un être sensible à ce même sort. Et quel autre critère devrait marquer la ligne infranchissable ? Est-ce la faculté de raisonner, ou peut-être celle de discourir ? Mais un cheval ou un chien adultes sont des animaux incomparablement plus rationnels, et aussi plus causants, qu'un enfant d'un jour, ou d'une semaine, ou même d'un mois. Mais s'ils ne l'étaient pas, qu'est-ce que cela changerait ? La question n'est pas : Peuvent-ils raisonner ? ni : Peuvent-ils parler ? mais : Peuvent-ils souffrir ?
Jeremy Bentham (1748 - 1832)